Le Marvel Cinematic Universe se dirige lentement mais
sûrement vers son épique bataille finale, où tous les personnages introduits
depuis bientôt 10 ans et 17 films vont enfin se rejoindre. Thor : Ragnarok
vient conclure la trilogie sur le dieu nordique/superhéro, en rendant notre
personnage et ses acolytes (Loki, Valkyrie, Huk) disponibles pour le dénouement
de la saga. Mais au-delà de son rôle en tant qu'étape d'un récit plus grand (et
beaucoup plus cher), ce film a-t-il de l'intérêt ?
Le comique, seul point fort
Les deux volets des
Gardiens de la Galaxie se distinguaient
du reste du MCU parce qu'ils étaient drôles, légers, voire auto-parodiques,
regorgeant de gags bien pensés et bien dosés qui venaient rythmer le film et
contraster avec les scènes plus épiques et sérieuses.
Thor : Ragnarok s'inspire
en grande partie du ton de ces deux long-métrages, et veut fournir un résultat
pop et taquin. On ne va pas le nier, les ressorts humoristiques fonctionnent :
entre la scène d'ouverture qui détourne l’archétype de la rencontre avec le bad
guy, ou encore les nombreuses vannes entre
Hulk (
Mark Ruffalo) et Thor (
Chris
Hemsworth), le film propose des scènes humoristiques bien construites et qui
font réellement plaisir à regarder.
Un scénario creux
Mais là où des films actuellement à l’affiche (Logan Lucky,
Kingsman 2) réussissent à garder un équilibre entre les éléments comiques et
les séquences d’émotion qui permettent de s’investir dans la trame et dans les
personnages, Thor : Ragnarok se limite à un enchaînement de gags et de scènes
d’action, sans laisser le temps au spectateur de prendre la mesure des enjeux.
On devrait ressentir la destruction d’Asgard comme un fait terrible, le Dieu du
Tonnerre lui-même ne semble pourtant pas si pressé d’aller sauver son peuple.
Le scénario ne se donne même pas le temps de développer ses personnages (Cate
Blanchett est une méchante décidément oubliable), ni de montrer l’impact qu’ont
les événements sur eux.
Les quelques bonnes idées évoquées, notamment le rapport à
la filiation entre Thor et Odin, sont malheureusement bâclées et difficilement
compréhensibles pour qui n’aurait pas tous les autres films bien à l’esprit. Ce
17ème volet de la saga multiplie d’ailleurs les renvois aux autres Marvel,
dépassant le stade de la référence mais n’arrivant à les intégrer au scénario
de manière claire et cohérente (la scène avec Doctor Strange est plaisante mais
arrive comme un cheveu sur la soupe).
On peut tout de même apprécier la réalisation de Taika
Waititi, qui livre plusieurs plans très esthétiques, notamment dans les
flashbacks. On aime aussi le look rétro (inspiré ici aussi des Gardiens…) de la
planète où se déroule tout le deuxième acte du film.
S’il reste un plaisir visuel et humoristique, Thor :
Ragnarok échoue cependant à livrer une histoire captivante ayant un intérêt
propre, se limitant à préparer le terrain pour Infinity War au printemps
prochain. On vous laisse avec Immigrant Song de Led Zeppelin, présente dans les
trailers et que l’on retrouve fort heureusement dans le film.
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