Thor : Ragnarok (2017) : l'humour en cache-misère


Le Marvel Cinematic Universe se dirige lentement mais sûrement vers son épique bataille finale, où tous les personnages introduits depuis bientôt 10 ans et 17 films vont enfin se rejoindre. Thor : Ragnarok vient conclure la trilogie sur le dieu nordique/superhéro, en rendant notre personnage et ses acolytes (Loki, Valkyrie, Huk) disponibles pour le dénouement de la saga. Mais au-delà de son rôle en tant qu'étape d'un récit plus grand (et beaucoup plus cher), ce film a-t-il de l'intérêt ?

Le comique, seul point fort

Les deux volets des Gardiens de la Galaxie se distinguaient du reste du MCU parce qu'ils étaient drôles, légers, voire auto-parodiques, regorgeant de gags bien pensés et bien dosés qui venaient rythmer le film et contraster avec les scènes plus épiques et sérieuses. Thor : Ragnarok s'inspire en grande partie du ton de ces deux long-métrages, et veut fournir un résultat pop et taquin. On ne va pas le nier, les ressorts humoristiques fonctionnent : entre la scène d'ouverture qui détourne l’archétype de la rencontre avec le bad guy, ou encore les nombreuses vannes entre Hulk (Mark Ruffalo) et Thor (Chris Hemsworth), le film propose des scènes humoristiques bien construites et qui font réellement plaisir à regarder.


Un scénario creux

Mais là où des films actuellement à l’affiche (Logan Lucky, Kingsman 2) réussissent à garder un équilibre entre les éléments comiques et les séquences d’émotion qui permettent de s’investir dans la trame et dans les personnages, Thor : Ragnarok se limite à un enchaînement de gags et de scènes d’action, sans laisser le temps au spectateur de prendre la mesure des enjeux. On devrait ressentir la destruction d’Asgard comme un fait terrible, le Dieu du Tonnerre lui-même ne semble pourtant pas si pressé d’aller sauver son peuple. Le scénario ne se donne même pas le temps de développer ses personnages (Cate Blanchett est une méchante décidément oubliable), ni de montrer l’impact qu’ont les événements sur eux.



Les quelques bonnes idées évoquées, notamment le rapport à la filiation entre Thor et Odin, sont malheureusement bâclées et difficilement compréhensibles pour qui n’aurait pas tous les autres films bien à l’esprit. Ce 17ème volet de la saga multiplie d’ailleurs les renvois aux autres Marvel, dépassant le stade de la référence mais n’arrivant à les intégrer au scénario de manière claire et cohérente (la scène avec Doctor Strange est plaisante mais arrive comme un cheveu sur la soupe).

On peut tout de même apprécier la réalisation de Taika Waititi, qui livre plusieurs plans très esthétiques, notamment dans les flashbacks. On aime aussi le look rétro (inspiré ici aussi des Gardiens…) de la planète où se déroule tout le deuxième acte du film.



S’il reste un plaisir visuel et humoristique, Thor : Ragnarok échoue cependant à livrer une histoire captivante ayant un intérêt propre, se limitant à préparer le terrain pour Infinity War au printemps prochain. On vous laisse avec Immigrant Song de Led Zeppelin, présente dans les trailers et que l’on retrouve fort heureusement dans le film.


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